La vérification manuelle des signatures est-elle obsolète ?

Symbole manuscrit apposé sur un document, une feuille de papier ou tout autre support, la signature permet d’authentifier l’identité et le consentement d’une personne. Elle peut prendre la forme d’une marque personnalisée ou d’un simple signe comme un « X ». Une signature est la certitude de l’accord ou du consentement d’une personne concernant, par exemple, un contrat de travail, un accord de vente ou un document financier - et pratiquement tout le monde peut signer.

Le terme « signature manuscrite » est une signature faite à l’encre ou à la cire. Si les signatures manuscrites ont été utilisées pour la première fois en Europe au cours du sixième siècle, elles ne sont devenues courantes que mille ans plus tard, lorsque l’écriture et l’alphabétisation se sont généralisées. Pendant des centaines d’années, la signature manuscrite à l’encre a été la norme de facto pour enregistrer l’accord de deux ou plusieurs entités dans un contrat contraignant.

La vérification manuelle des signatures désigne le processus mis en œuvre par un contrôleur pour déterminer l’authenticité d’une signature afin de s’assurer qu’elle a bien été signée par l’entité requérante. Cela se fait généralement en comparant visuellement la signature en question à un spécimen de signature précédemment saisi (appelé signature de référence).

Dans ce processus, le contrôleur compare la nature, les traits et les caractéristiques significatives des deux signatures pour décider si les signatures appartiennent ou non au même propriétaire.

La vérification manuelle des signatures n’est pas obsolète en soi, mais elle s’est avérée être un moyen inefficace de traiter les masses de documents qui doivent être vérifiés en peu de temps.

Tous les contrôleurs ne sont pas égaux. De plus, leur niveau d’expertise, leur humeur au moment de la vérification et la pression de la charge font que le processus de vérification manuelle est totalement subjectif. La cohérence des décisions est un facteur clé dans la projection des risques.

L’objectif de la plupart des experts en signature est de vérifier les signatures avec précision en un minimum de temps. Dans le cas d’un processus manuel, et en prenant l’exemple des institutions financières, l’expert doit vérifier la signature en question par rapport à une signature de référence saisie précédemment au moment de l’ouverture du compte. Pour ce faire, l’expert doit rechercher le numéro de compte de la signature, puis inspecter visuellement chaque signature du compte. La liste peut être longue, mais les cartes de signature peuvent ne pas être de bonne qualité pour la comparaison (par exemple, les signatures sont scannées à une faible résolution).

Un autre facteur important à prendre en compte est le changement de la signature au fil du temps, qui est généralement négligé lorsqu’il s'agit de la vérification manuelle des signatures.

De plus, pour rendre le processus « plus rapide », les experts ont tendance à mémoriser les signatures (indépendamment du numéro de compte). Ainsi, même si la signature a changé, l’expert aura tendance à lier ce dont il se souvient à la signature en question.

N’oublions pas d’examiner la deuxième version de la signature. Supposons qu’un faussaire ait obtenu une copie électronique de la signature de référence et ait imprimé cette signature sur un document. Du point de vue d’un expert, ces signatures appartiennent au même propriétaire et doivent être acceptées en conséquence.

Une signature reflète la personnalité unique d’une personne et son importance juridique. Cette méthode a fait ses preuves au fil des ans. Bien que de nombreuses alternatives aient été présentées et mises en œuvre avec succès, elle est toujours largement utilisée et le restera pour les décennies à venir. C’est pourquoi le besoin de méthodes d’automatisation du processus de vérification des signatures est apparu au cours des dernières années.

Grâce aux progrès de la vision artificielle et des technologies d’apprentissage automatique, le processus de vérification automatique des signatures a été mis en œuvre avec succès et avec une précision sans précédent.

Il va sans dire qu’une solution qui automatise le processus de vérification des signatures surpasse le processus manuel à bien des égards, notamment en ce qui concerne la précision de la vérification, la cohérence des résultats, la capacité à gérer la charge en quelques fractions de seconde, la détection automatique des copies, et l’un des avantages les plus importants est la capacité à s’adapter aux changements de signatures au fil du temps.

La vérification automatique des signatures s’est avérée être un remplacement viable du processus manuel à l’ère de la transformation numérique, et si la vérification manuelle des signatures n’est pas nécessairement obsolète, elle est assurément inefficace.